Le manque d’information, le non-respect des règles de construction dictées par l’Office Burundais de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la construction « OBUHA » dans les parcelles de l’urbanisme entraîne la dégradation des terres arables, l’inondation des marais et provoque tantôt des litiges dans les quartiers de la capitale politique, Gitega. Reportage. 

Les marais de Nyabuhira et Rweru qui séparent respectivement les quartiers Bwoga I et Bwoga II avec les collines Rukoba et Rweza, toutes de la zone Mungwa en province Gitega,fin 2022 , ont été victime de l’érosion.

Nombre de champs de patate douce et de haricots ont été emportés par l’érosion.  Les cultivateurs pleurent quand nous sommes arrivés dans ces marais en décembre 2022.

Les champs sont inondés après les pluies diluviennes qui se sont abattues à Gitega en Janvier 2023.  Les cultivateurs tentaient par tous les moyens pour sauver leurs champs, mais en vain.

Il est difficile de différencier les limites de nos parcelles, nous révèle Madeleine Ndihokubwayo rencontré dans ce marais.

« Rien ne peut montrer que ces marais au départ étaient des terrains cultivables. » a-t-elle ajouté.  Seule la boue qui a supplanté les champs de haricots, de patates douces, etc.

Dégradation de l’environnement, l’action de l’homme en premier position

Au pays de milles et une colline, les villes ne cessent d’étendre leurs banlieues, dévorant l’espace cultivable. Cela entraîne la disparition de la végétation naturelle sous l’action de l’homme.

D’après l’indice mondial d’adaptation qui mesure la vulnérabilité d’un pays au changement climatique, le Burundi occupe 171ème rang sur 181 pays. Pour cause, les catastrophes climatiques au premier rang desquelles les pluies torrentielles, inondations, les eaux en provenance des maisons de l’urbanisme et glissements de terrain. Ceux-ci sont à l’origine de la totalité des déplacements forcés de population au Burundi.

Or, le Burundi perd chaque année environ 38 millions de tonnes de son sol », à cause de la dégradation des terres, d’après le rapport de la Banque mondiale.

 

la dégradation des sols dans le secteur agricole se traduisent de manière générale par un appauvrissement des sols qui conduit à une baisse des rendements, puis de la production pour les principales cultures qui jouent le rôle à la fois économique et  social.

Bernard Nahimana, cultivateur de la colline Rukoba fait savoir que l’érosion de cette année a été très intense. Il admet que l’augmentation de cette érosion est due à l’eau en provenance des quartiers qui surplombent ces marais.

Des canaux d’eau tracés par l’urbanisme lors de la viabilisation de ces quartiers sont visible partout.   Ce sont ces marais qui servent des embouchures.  Ce qui fait que lorsqu’il pleut, tous les eaux de ruissellement se déversent dans ces marais.

Les propriétaires de ces marais soulignent que ce ne sont pas les patates douces seulement qui ont été impacté par les changement climatiques, mais aussi les récoltes des petits pois.

 

Quid des conséquences ?

Aujourd’hui, les familles qui devraient consommer leurs productions vivrières en provenance de ces marais ne savent pas à quel saint se vouer. Les propriétaires de ces champs dévastés par l’érosion précise que leur famille risque de connaître une crise alimentaire. Ces marais étaient considérés comme des greniers pour la production des patates douces pendant les mois de décembre et de janvier.

La population de la ville de Gitega avait l’habitude de s’approvisionner    en patates douces auprès des cultivateurs.  Dans cette période, indiquent les acheteurs, le flux de vendeur a diminué progressivement.

Les cultivateurs vendant leur production en patate douce sont comptés au bout des doigts.  Un petit panier de patates douces est passé de 4000 Fbu en mai à 7500 Fbu en Janvier 2023.

Les consommateurs expliquent que la pénurie des patates douces est due au changement climatique.

Les moniteurs agricoles indiquent que les eaux en provenances de ces quartiers devraient être canalisées pour protéger ces marais de l’érosion, car elle contribue à la dégradation du sol cultivable.  Dans le cas contraire, les cultivateurs continueront à travailler pour rien.

Ils ajoutent également que si les récoltes n’ont pas été bonnes dans cette période, le manque d’information sur les crises du changement climatique a enfoncé les clous dans la plaie. Les agriculteurs ne savent pas comment ils doivent se comporter pour protéger leurs plantations.

Des solutions

Dans les parcelles viabilisées, les bâtiments fourmillent de tout côté. Mais, il semble que les instructions pour les construire ne sont pas respectées par les propriétaires des parcelles. Les clôtures des maisons ne cessent de s’effondrer. A l’heure actuelle, les relations entre voisins sont tendues. Les puits perdus pour retenir des eaux des maisons des particuliers sont inexistantes dans la ville de Gitega.

De toute évidence, les instructions pour construire les parcelles de l’urbanisme sont claires. « Pour éviter que l’eau des pluies en provenance des maisons ne soit déversée dans les routes de peur de les endommager, les propriétaires doivent construire les fosses de retenue des eaux de plus de 6 m de profondeur. » Précise Emery Niyonzima directeur de l’’Office Burundais de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la construction « OBUHA » dans la province Gitega lors d’une descente qu’il a effectuée dans l’un des quartiers en construction dans la capitale politique accompagné par l’administrateur de la commune Gitega en date du 15 Janvier 2023.

Par Ferdinand Mbonihankuye

 

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